Voyages : Carnet de Bord
Turin
Italie
2023
Contrairement au précédent, ce voyage s'est un peu organisé en dernière minute.
Si je suis parti à Turin le temps d'un week-end, fin mars 2024, c'est dans un but très précis !
Alors que je rentrais sur Valence pour voir mes proches, j'ai croisé, purement par hasard, une connaissance de mon passé :
l'un de mes anciens professeurs (mon préféré soit dit en passant).
Après un bref point sur nos vies et les échanges de politesse, il me dit qu'il a vu passer une annonce pour une expo sur mon réalisateur préféré ! Surpris, mais intrigué, je dégaine mon téléphone et recherche l'expo en question.
Et là, que vois-je ? Une expo sur Tim Burton ? Non mieux, l'expo avec un grand E. Celle que j'avais manquée il y a 12 ans sur Paris, enfin de retour en Europe ! (ce rdv manqué m'était resté en travers de la gorge depuis tout ce temps, je l'avoue).
Une fois rentré chez moi, je commence à m'organiser, bien que cette expo s'arrête avant mes vacances. Je me rends alors compte qu'avec le temps de trajet, et mon budget, elle va encore me filer entre les doigts. Forcé d'accepter ce coup du destin, avec amertume, je me résigne et passe à autre chose. Sauf que ...
Dès le lendemain, de retour au travail, une collègue m'indique qu'avec le lundi de Pâques, nous aurons un week-end de 3 jour, et c'est le déclic !
Le jour suivant, je réservais mon trajet et mon Airbnb, et même si toutes les places pour l'expo sont déjà vendues sur internet, tant pis ...
En route pour Turin !
Contexte :
Aller :
Presque 10 ans que je n'avais pas repris un BlaBlaCar. Quelle erreur d'avoir attendu tout ce temps ... Le trajet s'est hyper bien passé !
J'ai ainsi fait la connaissance de deux italiens d'origine, habitués aux voyages, et très sympathiques. Lorsque nous ne parlions pas, nous faisions découvrir nos goûts musicaux à tour de rôle. Nous sommes passés par presque tous les genres : rock, reggae, classique, pop, etc ... à ma demande, le chauffeur a eu la gentillesse de faire un détour, 2 fois, pour arranger mon trajet, et m'éviter de marcher pendant 40 minutes sous la pluie.
Parce que oui, c'est bien joli les alpes, et les montagnes, les villages et les paysages ... mais sous la pluie et les nuages gris, c'est moins glop !
Autre chose : si vous n'êtes jamais allé en Italie en voiture, attendez vous à enchaîner les tunnels. Le genre qui fait 13 km !
Enfin, après 3h40 de voiture, mon super chauffeur me pose à la gare, en banlieue de Turin, et après 10 minutes d'attente dans le froid, je prends un train en mode RER parisien, et je débarque à Turin vers 19h15.
Jusque là, c'était trop facile, alors pour pimenter les choses (et pour mettre quelque péripéties dans ce blog), je me perds dans le quartier !évidement ... alors que je suis déjà en retard pour l'arrivée au Airbnb !
Turin la nuit c'est particulier : C'est beau et assez calme, mais tu peux aussi tomber sur des trucs assez insolites : Genre une vitrine avec des sculptures médicales en cire (hyper réalistes) d'organes génitaux ou vitaux, ou de doigt coupé ! Véridique, je vous jure.
Bref, je sors le parapluie et après avoir engueulé google maps qui bug au pire moment, et fait le tour du quartier, je trouve enfin le Airbnb, en utilisant la Mole Antonelliana comme point de repère. Un bon moyen pour trouver son chemin si vous y passez.
Une fois le Airbnb trouvé et quelques explications avec l'hôte, qui comprend et accepte mes excuses sans problème (une crème), je monte et pose mes affaires. La chambre qu'il me montre est conforme à sa description et aux avis : petite, mais confortable. On est sur un studio de 10 mètres carrés à peine, à quelques mètres du musée que je visite le lendemain ! Jackpot.
Arrivée : Mission Airbnb !
31 Mars : Le grand jour !
Après une heure, je commence à trouver le temps long, et je me rends compte que je suis dans la queue pour visiter le musée seulement. C'est ce qui est affiché en tout cas. Mais refusant d'en sortir et de perdre ma place, je reste où je suis ! Surtout que la seule alternative est une autre file d'attente, réservé aux gens avec leur ticket. Donc bon ...
Je rentre enfin, et arrivé au guichet, je tombe sur une vendeuse vraiment pas accueillante (et je m'y connais, j'ai fait ce métier moi aussi) ... Pour 12 euros, je passe et c'est avec un grand sourire que je commence ma visite !
Après une très bonne nuit sous les toits, je me prépare et pars direct à la Mole, en avance, afin d'éviter de faire la queue trop longtemps. Je constate que d'autres ont eu la même idée, et me place dans la file d'attente, patientant sous la pluie, en espérant pouvoir rentrer. Plus tard, un employé du musée passe nous voir, et nous annonce qu'il y a 3 heures d'attente ! Ce qui a pour effet de faire fuir tous les impatients, et la file avance bien. Merci monsieur...
Pour nous aider à patienter, nous pouvions admirer les dessins de Tim Burton, affichés sur la grille qui entoure le bâtiment :
Le Musée National du Cinéma :
Pour être honnête je ne l'ai que très peu vu. Le bâtiment étant construit comme un dôme, l'exposition occupait la grande pièce centrale, et ne communiquait que très peu avec le reste du musée. Des accès étaient bien présents, mais peu nombreux, et pas toujours indiqués ...
Je regrette un peu ne pas avoir eu le temps de le visiter entièrement, mais ce sera pour une prochaine fois !
De ce que j'ai vu, c'est un vrai paradis pour cinéphile ! Voici le détail de ce que j'ai pu y trouver :
Si vous avez déjà visité un parc d'attraction étant enfant, alors vous connaissez ce sentiment. J'ai nagé dans le bonheur pendant toute ma visite, l'exposition était exactement ce à quoi je m'attendais... Et franchement, ça faisait un bien fou !
Le Hall du musée, pour commencer, est une immense pièce, que vous pouvez parcourir de long en large, et comporte un ascenseur de verre qui vous emporte au sommet de la tour, offrant (askip) un beau panorama sur Turin.
La parcours se fait par pallier, chaque fois que vous terminez un étage, vous grimpez au suivant. Les collections permanentes du musée se trouvent dans les pièces adjacentes, et les expo temporaires, dans le hall. Pour faire le parcours sur Burton, il m'a donc suffit de faire le tour du hall, étage par étage.
Voici une petite sélection des éléments que j'ai préféré dans cette partie :
La statue de Moloch (taille réelle !) du film "Cabiria" (1914) : grand péplum muet
L'horloge de "Métropolis" (1927) : Mon film de SF préféré !
Une affiche de Rita Hayworth, incarnant "Gilda" dans le film éponyme (1946)
Puisque le cinéma de Burton est ultra référencé, les organisateurs ont eu la clairvoyance de lier l'expo à certaines pièces qui reprennent ou inspirent ses thématiques. Deux d'entre elles ont retenu mon attention :
Le cinéma de Science Fiction faisant parti de mes genres cinématographiques préférés ...
Evidemment que j'était ravi de voir un costume de xénomorphe du film "Alien Résurrection" (1997) dans le hall du musée ! Il indiquait l'entrée d'un couloir, où j'ai pu admirer de près l'un des costumes de Robocop (1987), les masques pour les maquillages de "Star Wars" et "La Planète des Singes (1968) et la reconstitution d'un décor que je n'arrive pas à identifier (Si quelqu'un sait d'où ça vient, j'aimerais bien avoir l'info svp).
Une autre salle présentait des éléments du cinéma d'épouvante classique, que j'affectionne particulièrement...
Aux côtés d'affiches originales et de projection d'extraits, j'ai pu découvrir ces magnifiques bustes de 3 des Universal Monsters !
De gauche à droite, nous avons Lon Chaney (l'homme aux milles visages) dans son rôle du Fantôme de l'Opéra (1925),
La créature du lac noir, du film éponyme (1954) et Boris Karloff, dans le rôle qui l'a rendu célèbre : le monstre de Frankenstein (1931)
Ma grosse bonne surprise de ma visite a été l'hommage rendu au cinéma surréaliste ! De Luis Bunel à Fellini (que Tim Burton adore pour info), en passant par George Méliès et les frères Cohen ... C'est un vrai plaisir pour les yeux ! J'ai particulièrement aimé le laboratoire de savant fou, où l'on développe les films celluloid comme si on créait un monstre de série B. L'impact de cette pièce était renforcé par sa conception, puisque l'on entre littéralement dans le décor, sans vitre ou barrière ! De plus, il y avait un tel soin apporté au détail, comme pour les éléments dans les fioles ou sur les étagères ... Pour moi, c'est un grand oui !
C'est tout pour moi en ce qui concerne le musée (pour l'instant !) ...
Pour aller plus loin, voici quelques liens, vers des post assez détaillés, que vous pouvez consulter :
https://www.trace-ta-route.com/musee-cinema-turin-italie/
https://cinephileenvoyage.com/2021/09/17/mole-antonelliana-le-musee-national-du-cinema-de-turin/
http://encreviolette.unblog.fr/2022/11/21/balades-piemontaises-3-jours-a-turin-2/
En bonus, je ne pouvais résister à l'envie de vous montrer cette tête de Gorgone, que je pense être méduse (Mythologie Grecque), que l'on retrouve absolument partout dans le hall du musée. Ce visage sculpté, est visible sur tous les murs, et à tous les étages.
(navré pour la qualité de la photo, avec mon portable actuel, je n'ai pas pu faire mieux que ça ...)
Un monde de pure imagination ...
Je ne pourrais vous décrire en détail toute l'exposition tant il y avait de choses à voir ! Cette célébration de l'univers de Tim Burton retrace toute sa carrière, depuis ses premiers concept art chez Disney, jusqu'au croquis réalisé pour la série Netflix "Mercredi" (2022). Du pur bonheur pour les fans (et les autres) ...
Au delà de la joie que cela a été d'avoir devant moi les marionnettes originales, celles des films d'animations qui ont bercé mon enfance et mon adolescence ... Ce que j'ai beaucoup apprécié, c'est que "The World of Tim Burton" porte bien son nom ! Car les visiteurs ont pu découvrir son travail dans les domaines du dessin, de la peinture, la sculpture, et la photographie !
C'est donc le travail d'un artiste complet qui s'est offert aux visiteurs. Et cela m'a permis de bien mieux cerner la personnalité et la perception de cet homme qui a fait naitre ma passion pour l'art et le cinéma ! Je ne cesserais donc jamais d'en apprendre davantage sur mon réalisateur préféré ...
La reste de la journée fut consacrée au trajet du retour.
Pour midi, je tente une chaine de pizzerias bon marché : "Alicia"... Un petit conseil, ne prenez pas de pizza carbonara chez eux, sauf si pour vous, carbo signifie carbonisé !
Je marche ensuite jusqu'à la gare par laquelle je suis arrivé. Il fait beau, les rues sont calmes, j'ai plusieurs heures d'avance sur mon train et la gare est à 20 minutes à pied.
Que pourrait-il mal se passer ?
Retour en France
J'arrive donc à la gare de Porta Nuova et je me prend une glace, qui a rattrapé la pizza tellement elle était bonne, auprès des vendeuses les plus sympas que j'ai vues.
Je me pose donc, puis flâne dans la gare, attendant patiemment mon train. Le souvenir du retour de Barcelone me revenant en mémoire, je commence un peu à stresser, car c'est là que tout va se jouer.
Après 1h30 d'attente, les trains de mon horaire sont finalement affichés, et là, surprise, je ne vois pas le mien !
Bon je fonce voir un agent, espérant que cette fois il pourra m'aider. Et lorsqu'il est allé demander à son collègue, ils m'ont informé que mon train partait d'une autre gare, celle de Porta Susa ...
Bon, je ne ferais pas de commentaires, car c'était bien Porta Susa, qui était inscrite sur mon billet ... C'est donc moi qui ne sais pas lire, tout à fait.
On rajoute un point de karma, lorsque je me rends compte que ma chaussure se décolle, et qu'elle ne pourra donc pas supporter un sprint ...
Bref, vu que la bonne gare est à 10 minutes de métro, 20 à pied, et que j'ai 30 minutes devant moi ; je repars dans les rues.
Je passe sous plusieurs arches, et sans trop de peine, mais avec beaucoup de stress, j'arrive à la gare.
Le choc est présent, je passe d'une gare bien spacieuse et organisée, où les trains sont bien indiqués, à un panier de crabe géant, gris et anxiogène ... Heureusement, c'est ici que s'arrêtent mes impondérables !
Car j'ai pu trouver et prendre mon train facilement et voyager sans problème.
Suite à une tempête et de l'éboulement qu'elle a provoqué plusieurs mois avant mon voyage ; la ligne de train était interrompue, et un bus relai venait récupérer les voyageurs à quai.
Ce qui aurait pu m'inquiéter si le chauffeur n'avait pas été super rassurant et à l'écoute. Donc, un bon livre à la main, et le portable en charge, le trajet d'1h30 est passé comme une lettre à la poste.
Même quand la police a arrêté le bus pour un contrôle d'identité, et a retardé le chauffeur pendant 20 minutes, pour une carte suspecte, qui finalement n'avait rien de suspect ! Merci les gars ...
Arrivé en avance, je reprends donc un autre train à Saint-Jean de Maurienne, et me cale jusqu'à Lyon.
De retour dans ma ville, je marche 1 heure sous la pluie (of course), depuis la gare Part Dieu, et me prend un petit burger local, que je déguste sous un arrêt de bus, le sourire aux lèvres, après mon super week-end !